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QU'EST-CE QUE L'ART... ? ... QU'EST-CE QU'UN ARTISTE ?

L'ART n'a pas toujours été ce que nous pensons qu'il est aujourd'hui. Un objet considéré comme de l'art aujourd'hui peut ne pas avoir été perçu comme tel lorsqu'il a été fabriqué pour la première fois, et la personne qui l'a fabriqué n'était pas nécessairement considérée comme un artiste. La notion d'"art" et celle d'"artiste" sont toutes deux des termes relativement modernes.

De nombreux objets que nous identifions comme de l'art aujourd'hui -- poteries peintes grecques, enluminures de manuscrits médiévaux, etc. -- ont été fabriqués à une époque et dans des lieux où les gens n'avaient aucune notion d'"art" au sens où nous l'entendons. Ces objets ont pu être appréciés de diverses manières et souvent admirés, mais pas en tant qu'"art" au sens actuel du terme.

Il manque à l'ART une définition satisfaisante. Il est plus facile de le décrire comme la façon dont quelque chose est fait -- "l'utilisation de l'habileté et de l'imagination dans la création d'objets esthétiques, d'environnements ou d'expériences qui peuvent être partagés avec d'autres" -- plutôt que comme ce qu'il est.

L'idée qu'un objet est une "œuvre d'art" apparaît, avec le concept d'Artiste, aux XVe et XVIe siècles en Italie.

À la Renaissance, le mot "art" apparaît comme un terme collectif englobant la peinture, la sculpture et l'architecture, un groupement donné monnaie courante par l'artiste et biographe italien Giorgio Vasari au XVIe siècle. Par la suite, ce groupe a été élargi pour inclure la musique et la poésie, qui sont devenues connues au XVIIIe siècle sous le nom de "Beaux-Arts". Ces cinq arts ont formé un noyau irréductible dont ont été généralement exclus les "arts décoratifs" et les "métiers", tels que la poterie, le tissage, le travail des métaux et la fabrication de meubles, qui ont tous une finalité utilitaire.

Mais comment l'art s'est-il distingué des arts décoratifs et de l'artisanat ? Comment et pourquoi un artiste est-il différent d'un artisan ?

Dans l'Antiquité et au Moyen-Âge, le mot que nous traduisons aujourd'hui par "art" s'appliquait à toute activité régie par des règles. La peinture et la sculpture faisaient partie d'un certain nombre d'activités humaines, telles que la cordonnerie et le tissage, que nous appellerions aujourd'hui artisanat.

À la Renaissance, on assiste à l'émergence d'une perception plus exaltée de l'art et à une élévation concomitante du statut social de l'artiste. Le peintre et le sculpteur sont désormais considérés comme des sujets d'inspiration et leurs activités sont assimilées à celles du poète et du musicien.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, les premières académies d'art sont fondées, d'abord en Italie, puis en France, et plus tard ailleurs. Les académies se chargent de l'éducation de l'artiste à travers un enseignement qui comprend des matières telles que la géométrie et l'anatomie. De ces académies est né le terme "Beaux-Arts" qui s'en tenait à une définition très étroite de ce qui constituait l'art.

L'institutionnalisation de l'art dans les académies a finalement provoqué une réaction à ses restrictions et définitions au XIXe siècle, époque à laquelle de nouvelles revendications ont été formulées sur la nature de la peinture et de la sculpture. Vers le milieu du siècle, des approches "modernistes" ont été introduites, qui ont adopté de nouveaux sujets et de nouvelles valeurs picturales. Dans une large mesure, les artistes modernes ont rejeté ou contredit les normes et les principes des académies et de la tradition de la Renaissance. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les artistes ont commencé à formuler la notion de vérité aux matériaux, reconnaissant que la peinture est un pigment et la toile une surface bidimensionnelle. À cette époque, l'appel a également été lancé pour "L'art pour l'art".

Au début du XXe siècle, toutes les notions traditionnelles de l'identité de l'artiste et de l'art ont été jetées en l'air par Marcel Duchamp et ses associés Dada. En se moquant ironiquement de la tradition de la Renaissance qui avait placé l'artiste dans une position d'autorité exaltée, Duchamp, en tant qu'artiste, déclarait que tout ce que l'artiste produit est de l'art. Tout au long du XXe siècle, cette position a compliqué et sapé la perception de l'art, mais elle a en même temps favorisé une évaluation plus large et plus inclusive de l'art.

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